vendredi 30 décembre 2011

Bilan statistique 2011

L'année s'achève, l'occasion de dresser un bilan de cette première année de blog. Et puis j'ai toujours eu un petit faible pour les chiffres :)

Des chiffres-clefs, en veux-tu, en voilà
Al-et-daryl.blogspot.com a été lancé le 30 avril, soit 8 mois d'existence
En 8 mois :
- 70 posts 
- 4119 visites
- 2428 visiteurs uniques
- 7322 pages vues
- 45 fans Facebook
- 17 abonnés Twitter
- 1:57, le temps moyen passé sur le site

Al & Daryl International
Sur toutes ces visites, 3500 environ viennent de France. Kikoo à nos amis canadiens (126 visites) et belges (98) qui grimpent sur le podium.

Le porn problem
Si la page d'accueil du site cumule 2210 visites, le problème vient du post le plus consulté : l'indémodable "top 10 lady gaga porn epic fail" atteint les 923 visites ! Loin devant "Chasse au trésor dans Paris", 660 visites (qui doivent beaucoup au relais des Enigmes d'Al et Daryl par chasses-au-tresor.com, 150 visites tout de même, merci à lui !), ou "Dominique Strauss Cannes" (397 visites, merci Dom). Hélas, ces nombres à trois chiffres sont la forêt qui cache les petits arbrisseaux : en moyenne, les posts tournent plutôt autour de 40-60 visites...

Bref, le porno, le sex, le cul, le triple X qui tâche, voilà ce que viennent chercher la majorité de mes visiteurs. On le retrouve dans les mots clés de recherche tapés dans Google : lady gaga porn (367 visites) devance certes un trio honorable (al et daryl, 220, al et daryl blog, 74, al & daryl, 55), mais derrière c'est la débandade (dans tous les sens du terme, j'en ai bien peur) : fail porn (43), top porn (40), lady porn (31), gaga porn (17) et moult autres variantes...

Marrade du mot clé
Petit top 10 des mots clés les plus surprenants ayant conduit sur Al & Daryl :
pornepic (une nouvelle espèce ?)
- segolene royale sextape 
- dix commandements porn (hummmm Charlton !)
- défense du cloporte
- la veuve manque de pine
- laidies porne (preuve que l'accès au porno requiert un minimum d'orthographe)
- porono ladgaga (idem)
- onanisme des femmes porno (ah, un branleur cultivé !)
- les boloss de fb
ce que doit manger une sportive (WTF ?)

Firefox vs. Chrome
Firefox, 36% / Chrome, 32% / IE, 16% (IE6 ne fait que 45 visites, irk irk irk) / Safari, 10%

Résolutions 2012
Moins de branleurs !
Ah, non, c'est un voeu, ça. 


Bonne et heureuse année à tous !
 

Chasse au trésor dans Paris : les solutions

Cliquez sur l'image pour l'afficher en nettement plus lisible

Etape 1
Ainsi que l'indique le dessin, cette étape part du "Départ" pour parvenir à une "Arrivée" logique. Entre les deux, des bornes, panneaux et autres éléments portant des valeurs chiffrées, soit : 
156 (le départ), 167, 178, 189, 213, 219, 2910, 312, 3210, ? (l'arrivée)
Quelle est la valeur de ce "?", comment associer ces valeurs à des points géographiques, quelle logique entre eux ? Cette étape s'est révélée difficile et deux indices ont été nécessaires pour la voir finalement résolue.

Comment associer des valeurs numériques à des points géographiques dans Paris ? Il n'y a pas tant de possibilités que cela : 
- des lignes de métro, 
- des lignes de bus,
- des coordonnées GPS, 
- des arrondissements
Je n'aurais pas retenu les lignes de bus pour une énigme, pour peu que la RATP se décide à les modifier, tout tombe par terre. Trouver un point GPS à partir de valeur comme 156 ou 167 est quasi impossible, sinon par des acrobaties peu élégantes. Restent donc les lignes de métro et les arrondissements. Très honnêtement, je n'aurais pas été mettre une montgolfière pour une énigme reposant sur le métro ! Il fallait donc prendre un peu de hauteur et regarder les arrondissements. Mais comment passer de 156 à un point donné par des arrondissements ? Le deuxième indice décrypté énonçait : "Par trois sur vingt assemble les points". Il s'agissait donc de prendre 3 arrondissements et de les assembler pour trouver un point : soit, évidemment, leur point de rencontre. 
156 donne donc le premier, le cinquième et le sixième, qui se rencontrent à Saint-Michel (oh, une petite pointe de lance au-dessus du poteau de gauche de la banderolle départ !). 167, 178... On remonte les intersections de trois arrondissements autour du premier. 189 est le dernier, puis on passe à 213, soit la rencontre du 2e, du 1er et du 3e, et on continue de remonter 219, 2910 (soit 2-9-10), 312, 3210... La suite logique ? 31011, soit la place de la République, ou se rencontrent le 3e, le 10e et le 11e. 

Etape 2
Suis la plume lumineuse. 4 heures pour en trouver une seconde. Et finalement crier victoire ! Ou grogner, c'est selon.

De la place de la République, suis la plume lumineuse... Plume, lumière, le boulevard Voltaire n'était pas difficile à trouver. Il mène jusqu'à la place de la Nation. Là, il faut en trouver une autre à 4h, pris ici au sens du cap aéronautique, depuis le centre de la place de la Nation. Et à 4h, on trouve le boulevard Diderot, autre "plume lumineuse" s'il en est. Le dessin nous montre qu'on va passer un pont - le pont d'Austerlitz, dans le prolongement du Boulevard Diderot - avant de crier victoire ou "grogner, c'est selon" une victoire, justement, remportée par les "grognards" de Napoléon. Nous sommes donc au croisement du quai d'Austerlitz, du pont d'Austerlitz, devant la gare d'Austerlitz.

Etape 3
Etends tes ailes, Ô voyageur / Apollon guidera ton vol / Jusqu'au haut perchoir de labeur / Ou poseras enfin tes grolles
Indice : la poésie était appropriée. 

Etends tes ailes : il s'agit donc de relier deux points à vol d'oiseau
Apollon guidera ton vol : d'Est en Ouest, suivant la trajectoire du soleil (hé oui Phébus Apollon tire le soleil sur son char, comme le savent bien les amateurs de la Chouette d'Or !) 
Jusqu'au haut perchoir de labeur : à l'ouest exactement du point de départ de l'étape 3, on trouve justement la tour Montparnasse. L'hypothèse est confirmée par Daryl, soulignant le caractère approprié de la poésie : le Mont Parnasse était consacré à Apollon et aux Muse, et a donné son nom au Parnasse, mouvement poétique du XIXe.

Etape 4
Le chemin sera passionnant. Par le départ, il te conduira au tombeau.

Chemin, passion, tombeau : autant d'indices qui pointent vers le chemin de croix associé à la passion du Christ. Or, qu'est-ce qui caractérise le chemin de croix ? Ses 14 "stations" ! De là à s'acheter un ticket de métro, il n'y a qu'un ascenseur à descendre. Depuis Montparnasse, on va donc parcourir 14 stations de métro. Et pour passer par le départ (la place Saint-Michel, le 156 de l'étape 1), il n'y a qu'une ligne : la 4. 14 stations plus loin, on arrive à la Gare du Nord.

Arrivée
De là, mets le cap à l'inverse. Jusqu'à contempler au zénith ton parcours. 

On est à la gare du Nord, on va donc mettre le cap plein Sud, jusqu'à recroiser une partie du chemin parcouru. Le zénith indique que c'est dans la voute céleste que se trouve ce chemin, et de façon somme toute très évidente, on va croiser orthogonalement, avec cap nord/sud, le "vol" est/ouest guidé par Apollon de l'Etape 3. En traçant soigneusement les deux axes, on trouve un point de rencontre à quelques mètres du carrefour Rue Linné / Rue Cuvier, à l'angle ouest du Jardin des Plantes 

Les trois mots morts
Si tu as soif de victoire, tu me donneras trois mots morts

"Si tu as soif" ? Au croisement de Linné / Cuvier, on trouve justement l'imposante fontaine Cuvier. Y est inscrite cette devise, inspirée de Virgile et composée de trois mots latins (langue morte) : Rerum cognoscere causas. 




Une nouvelle fois, bravo à Thanatos pour son enthousiasme et sa détermination : la résolution de cette chasse s'est avérée plus difficile qu'il n'y paraissait (en tout cas, que je ne l'avais cru !).

A très vite pour la prochaine !

vendredi 23 décembre 2011

L'ignominie ordinaire des courses de Noël

Ah, la magie de Noël ! Capable de transformer d'honnêtes gens en tristes sires, tout de mesquinerie et de bassesse, le temps d'une session shopping trop longtemps repoussée (un fâcheux tropisme que rien ne semble pouvoir endiguer).

Alors que concrètement, à part les enfants, qui se soucie vraiment de ses cadeaux de Noël ? Au delà de l'aspect consumériste et des racines mystiques de cette fête, ne s'agit-il pas plus simplement de réunir, le temps d'un repas, une famille que le monde moderne éparpille sans vergogne à quatre coins bien trop distants ? De redire son amour et son attachement pour ces êtres chers que l'on a pas vu, mazette, depuis le Noël précédent ? De s'engluer dans les bons sentiments, sirupeux à souhait, qui siéent à l'occasion ?
Alors qu'est-ce qu'on fout aux galeries Lafayette un samedi après-midi à chercher l'idée de cadeau dont, de toute façon, la cousine Berthe n'aura rien à cirer, dans ce qui ressemble à s'y méprendre au cinquième cercle des enfers un soir d'apocalypse ? Damnation !

Bon, et puis tout de même : joyeux Noël à tous !

lundi 19 décembre 2011

La recherche d'emploi, #5 : la famille

Pouvoir compter sur l'indéfectible soutien de sa famille est un luxe et La Fontaine un bien triste moraliste (attention, running gag(*) : mais qu'est-ce que c'est bien tourné ! Voilà. Ca fait toujours son petit effet, le running gag. Maîtrise des ficelles comiques, etc. Pffff.).

Mais sais-tu, bon lecteur, que cette fable de La Cigale et la Fourmi, popularisée par notre Jeannot national, s'inspire en fait d'Esope(**) et a fait l'objet de quantité de versions ? Hop : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Cigale_et_la_Fourmi 
Si avec ça, vaniteux lecteur, tu ne trouves pas matière à briller en société ! Et comme je te sais parfois un peu fatigué du clic, je te livre la traduction d'Esope la plus partagée sur le net :

C’était en hiver ; leur grain étant mouillé, les fourmis le faisaient sécher. Une cigale qui avait faim leur demanda de quoi manger. Les fourmis lui dirent : « Pourquoi, pendant l’été, n’amassais-tu pas, toi aussi, des provisions ? – Je n’en avais pas le temps, répondit la cigale : je chantais mélodieusement. » Les fourmis lui rirent au nez : « Eh bien ! dirent-elles, si tu chantais en été, danse en hiver. » Cette fable montre qu’en toute affaire il faut se garder de la négligence, si l’on veut éviter le chagrin et le danger.

Une morale dont la portée me semble largement réduite par le comportement cruel et franchement dégueulasse de ces salopes de fourmis(***). Et je suis certain, merveilleux lecteur, que tu m'auras gracieusement passé les expressions.


Notes en bas de note(****) : 
* : Oui, on retrouve cette phrase : Hum, c'est bien tourné NOM_DE_L'AUTEUR dans moult strips de ce blog. Mais tu le savais déjà, fidèle lecteur !
** : Oh mon dieu mais cékidon Esope ? Un joueur de foot brésilien ? Un modèle d'étendoir à linge by Ikea ? Nenni ! Un écrivain grec du VIe avant JC auquel on attribue la paternité de la fable, pour paraphraser http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89sope
*** : On notera que La Fontaine se garde de conclure par une morale sa propre Cigale & Fourmi. Pour favoriser une double lecture du conte ? Hummmmm...
**** : Oui, j'avais très envie de faire des notes en bas de page. Mais vu qu'il s'agit d'une note de blog... CQFD. 

mercredi 14 décembre 2011

Chasse au trésor dans Paris : résolue !

EDIT 30/12/2011 : Les solutions sont en ligne !

La première des énigmes d'Al & Daryl a été résolue par Thanatos ! Hourra ! Bravo ! Enfin !
Il aura fallu du temps et une épiphanie finale - ah, le chemin qui mène au tombeau... - mais la dernière proposition aura été la bonne. La planche originale et la bouteille de champagne ont donc finalement trouvé preneur : ouf, on n'y croyait plus !

Publication prochaine de la solution complète, en attendant la mise en ligne d'une seconde chasse. Peut-être que l'ami GrandQuick, tout proche de terminer la première, aura plus de chance cette fois !

A très vite !

vendredi 9 décembre 2011

Corybantes au Batofar


Corybantes au Batofar, un set à ne pas manquer : talentueux, sympathiques, beaux garçons, bons partis,   et je ne dis pas ça parce que ce sont mes amis ni que je joue dedans, les cinq Corybantes vous feront passer de l'Eden à l'Olympe en 30 minutes d'ambroisie musicale. Corybantes qui sortira prochainement Révolution, son premier titre correctement enregistré (i.e., dans un authentique studio et sous la direction d'un véritable ingé son).
Bref, si toi aussi tu veux faire partie de la hype, aller applaudir le buzzing buzz de la scène rock parisienne, t'enivrer de bon son et de bière, inscris-toi : http://www.facebook.com/events/148411901927827/

BONUS : avec le code "PREVENTE", 3€ de réduction sur chaque place.

mardi 6 décembre 2011

La recherche d'emploi, #3 : le Pôle Emploi


Une petite planche hommage au Pôle Emploi (ex-ANPE, ah, good ol' time!), car le temps manque. C'est l'un des avantages du chômage : on a du temps pour multiplier les projets perso !

mardi 18 octobre 2011

Perce Neige en concert au Bouillon Belge

Hop, une nouvelle petite série de clichés de concerts, starring Perce-Neige au Bouillon Belge (un bar musical à découvrir, définitivement !)

Réunissant Marine Riou et Olivier Briand, Perce-Neige a commencé à répéter au tout début de l'été.
Sur des compositions d'Olivier en français dans le (très bon) texte, les deux amis décrivent une folk aérienne, subtile mais sans artifice, vouée à l'accord diaphane de leurs deux voix.
Après avoir fait l'International, le 7e Ciel et le Bouillon Belge, Perce-Neige prévoit pour début 2012 une mini tournée qui devrait notamment passer par Paris, Caen et Nantes. Allez les voir !



> Cliquez ici pour voir tout l'album


Et en bonus, la jolie vidéo de Perce-Neige au 7e Ciel



mercredi 12 octobre 2011

La recherche d'emploi

Chômage et recherche d'emploi : épisode 1, la candeur
Rechercher un emploi ou lancer une série de dessins sur la recherche d'emploi ? Hum... Mon coeur balance. Un peu. Pas tellement. Bof. Passer ses journées sur Monster, Keljob, Cadre Emploi, l'APEC, l'ANPE, LinkedIn et toute la clique est si lassant... 

vendredi 7 octobre 2011

Boloss et sénescence


A dessiner dans des cafés fréquentés par des étudiants de L1, je redécouvre le français. Et ça, c'est trop stylé. 


jeudi 6 octobre 2011

Texas in Paris / Country in Belleville au 9B : l'album photos

Hier soir, 5 octobre, se tenait donc au 9B la première des soirées "Country in Belleville". Très joli show de Texas in Paris et de ses invités (Swann, notamment), résumé en quelques photos (trop) vite retouchées. Enjoy !



Texas in Paris / Country in Belleville au 9B

Et ce soir, direction L'Epoque, place de la Contrescarpe, pour le concert de Corybantes aux alentours de 22h. You hou !

samedi 1 octobre 2011

Corybantes, Sophie Allard, Texas in Paris : il y a une vie hors des blogs BD, ep. 2

Salut à tous,

Le retour des petites news promotionnelles !



Corybantes, du rock français sans faux col

Corybantes sera en concert au bistrot l'époque jeudi 6 octobre. Du rock français dans une ambiance chaleureuse tout prêt de la place de la Contrescarpe, servi par une affiche de votre serviteur :

(c) Joe

Le FB du groupe, en attendant le site : http://www.facebook.com/corybantes
Et sur Twitter : @corybantes

Hum, on me souffle que Corybantes mettra prochainement en ligne son Well Up, premier titre convenablement enregistré du groupe. Ca, c'était un scoop. Al & Daryl au coeur de l'actu !



Sophie Allard, artiste plasticienne

Mes amis ont du talent et Sophie tout particulièrement, qui vient de lancer son nouveau site internet : http://www.sophie-allard.com. Installations, design textile, photographie, une artiste douée !

(c) Sophie Allard



Texas in Paris

L'ami Baptiste, aka Texas in Paris, inaugure le 5 octobre le programme de soirées country mensuelles du 9b ! Ca doit être ce qu'on appelle la classe.
Texas in Paris, c'est Dylan, Leadbelly et Johnny Cash réunis en un seul homme, une voix aussi éraillée que magnétique, l'Amérique à Belleville. Autant dire qu'on n'a pas fini de l'entendre : tant mieux !

(c) je sais pas qui, mais je serai ravi de le citer

Le 9B sur Twitter : @le_9b

Superpouvoirs et bovidés

Si les vaches étaient dotées de superpouvoir, j'irais sans doute traîner dans les arènes

Curieusement, la littérature et le cinéma qui exploitent la thématique des pouvoirs paranormaux en affublent ici des humains (superhéros, médiums, mages, la liste est longue), là des aliens ou des dieux, mais il semble que personne n'ait songé à les associer à des animaux. Enfin, tant que l'on s'en tient à ceux d'origine terrestre et que l'on considère que l'animal intelligent ne ressort pas du paranormal - le thème, pour le coup, a été largement exploré (Orwell avec La Ferme des animaux, Simak et son Demain les chiens, sans parler de La planète des singes de Boulle...). 
Hum... Des idées de contrexemples, ami lecteur ?

vendredi 30 septembre 2011

SEO et onanisme

Le post en question, celui-là qui me rapporte tant d'enthousiastes de la Veuve Poignet, date du 26 août et s'intitule élégamment "Top 10 Lady Gaga Porn"...
D'autres visiteurs y sont parvenus avec des mots clefs plus rares, qui tendent à prouver que Ségolène Royal n'est pas admirée que pour ses seules idées politiques. J'ai ainsi eu droit à "photos ségolène royalxxx", "segolene porn", "ségolène royal sextape", mais mon favori reste le très poétique "lagrossechate di segolene royal sexe xxx". Oui, oui. Véridique.

Bref, "The internet is for porn", comme le chantaient les marionnettes hilarantes d'Avenue Q.


Ah, et pour revenir sur la Veuve Poignet, un petit poème du romantique Théophile Gautier dans lequel se trouve cette jolie expression (et plein d'autres d'ailleurs, Gautier a un sens aiguisé de la formule !)

Solitude 

Je bande trop dans ma culotte
Je sors mon vit qui décalotte
          Son champignon.
Être à midi, seul dans ma chambre,
En tête à tête avec son membre,
          C’est du guignon !

Mon jacquemart me bat le ventre ;
Dans quelque chose il faut que j’entre,
          Cul, bouche ou con.
Mais je ne vois pas ma voisine
Lançant son œillade assassine
          De son balcon.

En vain Coco dresse sa huppe :
Dans la maison pas une jupe,
          Pas un bonnet.
La pine au poing, pose équivoque,
À défaut de con, je t’invoque,
          Veuve Poignet.

Grande Vénus masturbatrice,
Solitaire consolatrice
          Des amoureux,
Puisque je manque de maîtresse
Accorde au moins à ma détresse
          Tes plaisirs creux.

Prête-moi cette main adroite
Qui sait, d’une caresse étroite,
          Saisir l’engin,
Et fait jouer la pompe à sperme
Entre ses doigts qu’elle referme
          Comme un vagin.

Enseigne-moi, j’y suis novice,
Ce jeu que Tissot nomme vice,
          Ce jeu caché
Que Cupidon enfant pratique,
Épointant sa flèche érotique
          Loin de Psyché.

Les pieds appuyés au chambanle,
Lentement d’abord je me branle,
          Et puis presto :
Je développe mon extase,
Ponçant mon pilier de la base
          Au chapiteau.

Mais la Chimère ouvre la porte.
Une femme entre, à gorge forte,
          À reins puissants,
Qui retroussant chemise et cotte
Met sous mon nez sa grosse motte
          Aux crins frisants ;

Puis souriante se retourne,
Et ne sachant par où j’enfourne
          M’offre son cu.
Rubens, il faut que tu confesses
Par la ronde ampleur de ces fesses
          Ton air vaincu !

Mais je l’empoigne par les hanches,
Et j’écarte ses cuisses blanches
          De mon genou ;
Déjà ma pine triomphante
De l’abricot forçant la fente
          Y fait son trou.

Serrant le cul, haussant la croupe,
Les pieds en l’air comme en un groupe
          De Clodion,
Elle absorbe toute ma pine
Et retrouve de Messaline
          Le tordion.

Un flot de liqueur prostatique,
Du temple mouillant le portique,
          Écume au bord ;
Sous le choc du vit qui la pousse
Elle crie à chaque secousse :
          Oh ! va plus fort.

Les yeux noyés, de plaisir pâle,
Jusqu’à la garde elle s’empale,
          Comme autrefois
Du dieu Priape au fond d’un antre
Les filles s’enfonçaient au ventre
          L’outil de bois.

Je la transperce d’outre en outre.
Le spasme arrive : un jet de foutre,
          Un jet brûlant,
Parcourt mon dard comme une lave,
Jaillit, retombe, et de sa bave
          Poisse mon gland.

Quand j’ai bien égoutté mon tube,
Je vois s’envoler le succube
          Aux beaux seins nus,
Je deviens flasque, je débande,
Et je regrette mon offrande,
          Fausse Vénus.

Sur mes doigts en nappe s’épanche,
Déjà froide, la liqueur blanche ;
          Tout est fini,
Et j’offre pour ton microscope
Le résultat de ma syncope,
          Spallanzani !



mardi 27 septembre 2011

Golden Blog Awards : un petit vote, à votre bon coeur

Comme je ne doute de rien, j'ai inscrit ce blog BD aux Golden Blog Awards. C'est sympa comme tout, et ils ont en plus un gros logo qui fait joli sur fond blanc :

logo golden blog awards 2011

Quand même, hein ? Si c'est pas du logo à l'américaine, ça ! 
Bref, vous pouvez voter pour ce blog en cliquant sur le bouton ci-dessous, ou directement sur la fiche d'Al & Daryl sur le site des Golden Blog Awards. Accessoirement, vous pouvez consulter les blogs de la concurrence qui, bien entendu, ne sauraient arriver au plus bas de la cheville de celui de votre serviteur. 


Ah, et bien entendu, n'hésitez pas à faire tourner, tweeter, facebook liker, partager, imprimer et coller dans la rue, en parler à votre boulangère, podcaster ou crier à la lune. 

Petites orgues et gueule de bois


C'est sans doute très poétique, les orgues de barbarie, mais devoir les subir de bon matin, là, sous sa fenêtre, me donne parfois des envies de meurtre. 


lundi 26 septembre 2011

Sarkozy, valises, Karachi, sénatoriales : en route vers 2012 ! (guest-star David Douillet, ministre misogyne et homophobe ?)



Alors que je publie cette planche, la toile bruisse des propos tenus par David Douillet (fraîchement nommé Ministre des sports) en 1998. Voir par exemple cet article du Monde, que je cite directement ci-dessous. Pour le dire rapidement, je suis atterré :
"Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant, explique-t-il. Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer."
"On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes !".
OMG : oui je suis misogyne, mais en plus je suis homophobe ? Bravo. Entre les auvergnats d'Hortefeux , le problème du nombre de musulmans de Guéant et les tapettes de Douillet, Sarkozy sait décidément choisir ses amis...

vendredi 23 septembre 2011

Design et désespoir


Une petite note d'avant week-end, inspirée par la grâce éléphantesque - barrissement compris - de ma brave boulangère, perdue au milieu du magasin de porcelaines de sa flambante échoppe.


Plaisirs cyniques et douche froide




Pierre Desproges disait qu'on pouvait rire de tout, mais pas avec n'importe qui. A commencer par soi-même, probablement.





mardi 20 septembre 2011

Enigmes d'Al & Daryl, épisode 1 : indice toujours, étape 4 une nouvelle fois

Le débat TV des primaires PS, by Twitter

Le débat des primaires PS vu par la lorgnette de Twitter
Une petite note tout ce qu'il y a de plus véridique, aussi rapidement réalisée que je la publie en retard...
Il va vraiment falloir que je regarde le prochain débat TV opposant les candidats socialistes aux primaires ! Et je me dis que quelques journalistes un peu pointus parmi mes "followed" contribueraient grandement à la dignité et à la quête de sens, pour reprendre une formule chère à TF1, de mon fil de news !
Enfin j'aime bien l'idée du twittolol, toujours à la recherche d'une nouvelle vanne et que j'imagine frétiller d'aise au moindre retweet (comme @Freud_is_alive, par exemple)... A mettre en parallèle avec les bashers, sans doute.

dimanche 11 septembre 2011

Enigmes d'Al & Daryl, épisode 1 : un nouvel indice, pour l'étape 4 cette fois...

Il est temps de quitter le perchoir, amis chercheurs !

Rémi Delatte a-t-il censuré le jeu "Casse-toi pov' con" de Martin Vidberg / Ludovic Maublanc ?

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EDIT du 12 Septembre :
La polémique enfle sur le net et les parties concernées communiquent : difficile de démêler le vrai du faux, je change donc le titre de ce post : un interrogatif "a-t-il censuré" me paraît préférable, aujourd'hui, à un affirmatif "censure".

France 3 Bourgogne y va de son petit post qui semble aller dans le sens des événements tel que relaté par Vidberg : http://bourgogne.france3.fr/info/st-apo-casse-toi-pov-con-ou-est-passe-le-jeu--70364893.html
"Deux journalistes de la télévision régionale avaient rendez-vous au festival du jeu Ludimania pour un sujet sur un jeu de société baptisé "Casse-toi pov' con". Mais, quand ils ont sorti leur caméra, le jeu s'était volatilisé…"

Le maire répond par l'indignation et le démenti : http://www.remi-delatte.com/terrain.php#R%C3%A9tablissement%20des%20faits%20:%20Pol%C3%A9mique%20autour%20du%20jeu%20%22Casse%20toi%20pov%27con%22
"Contrairement à ce qui est dit, je ne suis jamais intervenu pour demander le retrait du jeu « casse toi pov’con ». Ce jeu a été présenté pendant les deux jours ; je l’ai d’ailleurs personnellement découvert samedi en fin d’après midi lors de ma première visite sur le festival.
Contrairement à ce qui est dit, je n’ai commis aucune pression contre les organisateurs ou les journalistes. Je mets au défi qui que ce soit d’affirmer le contraire. "

Quant aux commentaires sur le blog de Vidberg... le point Godwin a été atteint !

Bref, suspension du jugement en attendant plus d'éléments.

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Ludovic Maublanc (auteur de jeux de société, et notamment du formidable Mr. Jack) et Martin Vidberg (l'auteur / dessinateur de l'Actu en patates) ont récemment sorti un jeu très sympathique chez Cocktaïl games, mettant en scène diverses personnalités politiques françaises sans partisanisme. Chaque joueur tente d'emporter la présidentielle en serrant un maximum de mains et en rencontrant des journalistes. Il fallait un titre accrocheur, et Maublanc / Vidberg ont opté pour "Casse-toi pov' con".


Vidberg était attendu hier au festival de jeux de société Ludimania, à Saint-Apollinaire, pour une séance de dédicace. A cette occasion, France 3 projetait de réaliser un reportage sur "Casse-toi pov' con". La mairie l'apprend et décide non seulement de s'opposer au reportage (elle subventionne la manifestation, ses organisateurs ont donc intérêt à filer droit), mais également d'interdire la dédicace et de faire remballer ses boites à Cocktaïl games !!
Toute l'histoire, relatée par Martin Vidberg : http://vidberg.blog.lemonde.fr/2011/09/11/quand-une-mairie-interdit-un-reportage-sur-casse-toi-povcon/

Je me demande vraiment ce qui a pu passer dans la tête de Rémi Delatte, le maire de Saint-Apollinaire, pour ordonner une censure aussi lamentable, pathétique et étonnante - on est quand même en 2011 et en France !
Trois possibilités :
- Un de ses adjoints, pas très inspiré, aura voulu faire du zèle (Delatte étant UMP, la tournure toute sarkozienne du titre aurait pu lui déplaire).
- Rémi Delatte a eu les chocottes de voir sa circonscription associée à un jeu qui, par son titre, semble attaquer le grand patron, le big boss, l'homme de 2012.
- Rémi Delatte est un imbécile à tendance fasciste.

Evidemment, j'imagine que cet épisode ne va pas véritablement impacter les ventes de "Casse-toi pov' con", mais voir la liberté d'expression bafouée aussi bêtement, ça fait froid dans le dos. Sans compter que j'aime beaucoup Maublanc et Vidberg. Si on avait censuré Philippe Delerm ou Marc Levy, j'aurais probablement laissé à d'autres le soin de s'indigner...

Le pigeon et le néant

vendredi 9 septembre 2011

Psychanalyse et commodités

Ainsi que le posait le stoïcien débonnaire du Livre de la Jungle, "Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux" (Baloo, The Jungle Book, Walt Disney, 1967). Une théorie dont le caractère joyeux éclipse hélas les nombreuses lacunes !  Quid, par exemple, du distingo Hobbesien entre satisfaction et félicité : "Celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées. La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second." (Thomas Hobbes, Leviathan, 1651).

Elle n'interroge pas non plus la nature des satisfactions. Baloo développe sa thèse en insistant majoritairement sur les plaisirs sensibles (et gratuit, ce qui le rapproche d'un Diogène de Sinope) : eau fraiche, rayons de miel et de soleil, et bien entendu les gros cailloux avec des fourmis dessous. Mais on pourrait également distinguer les plaisirs intellectuels, et, dans le cas de ce strip, les satisfactions psychologiques dont les racines plongent dans la constitution même de l'identité. Que j'aime les sushis ou Ken Follett ne concerne que de manière lointaine mon identité (et encore, on pourrait largement pinailler), mais éprouver un sentiment de joie à briser un tabou ou m'affranchir une règle... 

Du coup, je me demande si je dois me réjouir de me réjouir. Ô, mise en perspective, tu auras ma peau.

 

mercredi 7 septembre 2011

Il y a une vie hors des blogs BD

Salut à tous !
Des petites news pas dessinées et en vrac (et promotionnelles, aussi).




Honneur aux demoiselles de Smoking Smoking sort son EP le 12 septembre : assurément le groupe à suivre de la rentrée !
L'occasion de revoir le très joli clip de leur premier single, Are we lucky, signé Mark Maggiori et de devenir fan Facebook.




Corybantes, le petit groupe de rock français qu'on aime bien, se produira jeudi soir (oui, demain) au très sympathique bistrot l'Epoque, place de la Contrescarpe. Oh, la belle affiche ! Bon, Corybantes  n'a pas encore enregistré de démo, mais la page Facebook est déjà en place (sans blague ?) 




La première énigme d'Al & Daryl ne devrait pas tarder à être élucidée - il semble que pas mal de monde soit au perchoir de labeur... 
La deuxième énigme est en cours d'élaboration et sera mise en ligne dès proclamation d'un gagnant pour la première. 
Bref, dépêchez-vous de trouver les mots morts !





Enfin, Al et Daryl s'est inscrit à Google+, you hou hou ! C'est ici que ça se passe.
Bon. On va voir si ça sert à quelque chose. 
Doute. 
Scepticisme. 
Wait and see.



lundi 5 septembre 2011

Finalisme et contingence

Lorsque j’avais six ans, huit tout au plus, pendant ces années insouciantes dopées au calcium et aux vaccins où les amours sexués et les affres acnéiques ne sont qu’un horizon plutôt nébuleux, je restais souvent dans le temple égotiste de ma chambre à bâtir en briques de Lego des empires ou des moulins à vent. Et beaucoup de vaisseaux spatiaux, aussi, mes semaines étant rythmées par les épisodes de Star Trek que diffusait la Trois tous les vendredis soir. Bref, j’avais la fibre pour l’ingénierie, je me voyais marchant dans les pas de Géo Trouvetou, ami de Donald Duck et génial inventeur, et n’envisageais mon futur que dans cette fameuse école Polytechnique censée assurer un avenir à mes naïves ambitions. Oh, j’avais bien un GI Joe - tous mes amis en possédaient et à six ans, on a déjà compris que normalité et similitude facilitent considérablement la bonne santé des interactions sociales - mais le malheureux soldat de plastique, arthritique et émasculé dès sa sortie de blister, rongeait son frein au fond du gnouf de ma malle à jouets. J’avais beau être un gros lecteur, je ne trouvais aucun intérêt à me projeter, pantin inexpressif en main, dans des histoires de faits d’armes héroïques et de guerres interminables. Comment l’aurais-je pu, quand l’assemblage de mes petites briques multicolores m’élevait au rang de démiurge ? Comment être un poète, quand j’expérimentais ma puissance et la contingence de ma création en envoyant s’écraser contre le mur - pulsar de fortune - les trois heures de travail du vaisseau léviathan à peine achevé ?

Daryl terrorisant le peuple Lego

Pour autant, je me laissais souvent vaincre par mon imagination, et nourrissais une franche obsession pour une sorte de fantaisie que je ne savais pas alors désigner pour ce qu’elle était : une hypothèse finaliste, teintée de cosmogonie et d’eschatologie, n’ayons pas peur des mots. Elle s’articulait - sans artifice littéraire - autour des propositions suivantes : 
  • rien, autour de moi, n’était vrai. Le monde qui m’entourait n’était pas un rêve ou une illusion, mais un décor construit à mon attention
  • mes parents n’étaient pas «vrais» non plus (une seconde assertion certes contenue dans la première, mais du bas de mes six ans, l’affectif prenait souvent le pas sur la stricte logique théorique).
  • j’avais étais mis là par des extraterrestres, à des fins de formation, d’apprentissage, d’entraînement (l’imprécision de l’objectif rendait la chose encore plus palpitante). Une fois prêt, j’aurais été rappelé à la vraie vie, à une existence douée de sens, dans laquelle j’aurais eu une place, un propos, une mission... En un mot, un but et une raison d’être. Lesquels, pourquoi, qu’est-ce qui m’y qualifierait finalement, tout cela n’avait d’égal dans l’obscur que le grand mystère de la fabrication des enfants. Une chose, pourtant, était claire : ma vie prendrait sens.    

Daryl découvrant son ascendance en mode Star Wars et nourrissant quelques doutes quant à la partie pratique de sa conception

Autant vous dire que sur les bancs de la fac de philo, Narcisse découvrant la caverne platonicienne, le doute cartésien, les méditations husserliennes et les cheveux coupés en quatre par leurs disciples respectifs, je me voyais en natural born phenomenologist et gonflé d’aise, ne me sentant plus de joie, j’abandonnais volontiers mon fromage à mes renards de collègues. 

Maitre Corbeau aime les flatteries plus que le camembert

Certains indices, certaines expériences, me confortaient dans mon intuition. Ainsi, presque tous les étés, mes parents et moi partions en vacance dans le sud de la France. Nous descendions l’A7 et j’avisais régulièrement des portions d’autoroute ressemblant étrangement à d’autres, déjà parcourues. Tiens donc. Hum... Par où je retrouvais ma théorie : en réalité, notre véhicule décrivait une patiente course circulaire, si longue qu’elle semblait droite, tandis que les régisseurs extraterrestres changeaient le décor après notre passage. Ainsi, j’aurais dû croire que nous avions, effectivement, parcouru huit cent kilomètres. Mais je les repérais, ces sorties toutes identiques, ces bretelles qui n’avaient pas été changées, ces arrangements végétaux, sur les bas côtés, que nous avions déjà croisés. Fainéants d’aliens, incapables de se renouveler !

Que venaient faire ces extraterrestres dans ma théorie ? Hum... Il faut préciser que dès mon plus jeune âge, j’ai cessé de croire en Dieu, au Père Noël et à la fée des dents : de mon point de vue, ils étaient tous trois à mettre dans le même panier. Les extraterrestres, parce qu’ils pouvaient exister dans l’infinité de l’univers (difficilement concevable, mais s’il s’arrêtait quelque part, qu’y avait-il après ?), offraient toute la transcendance nécessaire à mon hypothèse sans ressortir d’une fable pour enfant. 

Avec le recul, je crois que l’exemple du Père Noël, dont mes parents me confirmèrent rapidement l’inexistence, fit beaucoup pour mon incrédulité quant au divin. Si le gros barbu n’existait pas, pour des raisons évidentes, pourquoi aurais-je dû accorder plus de foi à un Dieu qui ne trouvait rien de mieux qu’aller faire crucifier son fils - qui ne l’était pas vraiment, trinité oblige - et le faire déguster, chair et sang, tous les dimanches matins par d’insupportables bigottes ? Tout ça pour le salut des hommes ? Le lien entre la croix et la rédemption m’échappait complètement. Pour le dire avec le bon sens de l’internaute du commun : OMG WTF ?

Epiphanie sceptique du Jeune Daryl dans une église recueillie

Cette hypothèse/théorie/espérance finaliste vint régulièrement frapper à la porte de mon désoeuvrement d’enfant. Je me souviens de l’ennui. Les jeux sont tristes, hélas, et j’ai lu tous les Oui-Oui. On ne fuit pas en steamer quand on a six ans. On ne croit pas à l’adieu suprême des mouchoirs et les exotiques natures se condensent dans le parc d’à côté, celui-là dont on n’a que trop vu les cygnes et les canards. Parmi les quelques souvenirs que n’a pas impitoyablement tranché le fil du temps, il me revient des images de moments d’ennui déchirant.

Puis vint l’adolescence, le bouillonnement des hormones, les interdits fardés en vieilles putes, attendant impassibles d’être transgressés. L’émergence de l’appétit sexuel, les premières masturbations, le corps des copines qui s’arrondit plaisamment, les fantasmes, la découverte de la musique, de l’art, de l’alcool, de la cigarette, les premières virginités qui tombent, autour de soi, la caractérisation identitaire sur fond d’impératifs sociaux plus normatifs que jamais. La liberté d’un vélo, les nuits chez les potes, le spiritisme, les analyses psychologiques à deux francs à partir de trois concepts freudiens mal compris, les expériences partagées loin des yeux parentaux. 

L’adolescence, une parenthèse douloureuse, humiliante, et merveilleuse tout à la fois. 

les affres de l'adolescence - structures sociales de la cours d'école

Evidemment, à cet âge là, mon hypothèse finaliste n’était plus rien qu’un rêve d’enfant, pas plus crédible que le postulat divin. Et surtout, s’il m’arrivait d’être ponctuellement lassé, je ne m’ennuyais pas. Trop gros à une période de la vie où l’apparence physique se révèle tristement cruciale, j’eus une adolescence timide, et difficile, conséquemment. J’en ai connu, alors, des souffrances morales, mais ne me suis jamais embourbé dans les ornières de l’ennui : le trop-plein d’expériences à vivre n’en laissait guère la liberté. 

Les années étudiantes furent du même acabit : l’apprentissage de la vie parisienne, tout à fait détachée de la sphère parentale, l’établissement de mes goûts, le choix d’une carrière, les relations amoureuses qui se stabilisent... 

En un claquement de doigts, la vie professionnelle. Finies, les soirées à réviser, les devoirs à rendre, enfin libre. Les années passent plus vite, non ? Les vacances aussi. Ah, oui. Elles ne durent plus deux mois en été. Tout est sur des rails, on a travaillé pour ça, mais les expériences nouvelles commencent à se raréfier dangereusement, non ? Un appartement, un couple, un CDI, des journées qui se suivent et se ressemblent, des vacances pour décompresser, et pour remettre ça ensuite. Hum... Quelle est l’étape suivante ? Les vacances, comme pour tous ces autres qui travaillent pour s’offrir un prochain séjour à l’autre bout du monde ? Je les vois, toutes ces filles, sur les sites de rencontres que je fréquente, qui adôôôôôrent voyager. Mais c’est l’éternel retour ramené à une année, ma bonne dame ! Pas de ça pour moi. Dans ce cas... c’est la retraite ? Ah. Dammit ! 

J’ai fait et continue de faire mes choix sans que personne n’ait rien à y redire : c’est la liberté, je crois. D’où vient, alors, cette sensation de complète aliénation ? Tout semble écrit, même pour le chat de Schrödinger : il n’y a plus de flacon de gaz mortel dans la boite, le chat ronronne tranquillement. A défaut de mourir, il tue le temps. Les chats sont doués pour ça : pas moi. En quête de jouissance, je vais donc m’abandonner dans les expériences sensibles et intellectuelles, sauter du train pour rendre possible le possible. Trouver ces steamers dont parle Mallarmé, avant que la chair ne soit triste et que ma bibliothèque ne soit complètement lue.

Je contemple mon finalisme d’enfant avec nostalgie et envie. Qu’attendez-vous, les extraterrestres ? Je suis prêt, je vous attends.



Représentants du peuple légo en colère

samedi 3 septembre 2011

Eucharistie et marketing

Un anachronisme s'est glissé dans ce strip : sauras-tu le retrouver ?

La communion est toujours restée un mystère pour moi.  Je la respecte comme rituel, mais si j'en comprends la théorie, elle me laisse toujours aussi songeur...

On me fait remarquer que j'apprécie beaucoup les thèmes religieux - sous-entendu, mais tu ne serais pas en pleine quête spiritualo-mystique ? Hé bien non. Ce n'est pas le spirituel qui m'attire, mais le caractère légendaire/mythique, la dimension sacrée des deux testaments. Un intérêt similaire me fait apprécier la mythologie grecque, avec ses châtiments divins, ses amours impossibles/incestueux/cachés et son ingérence capricieuse dans les affaires humaines. Bref, ami lecteur, non, je ne cherche pas Dieu. Vive l'agnosticisme.