vendredi 9 septembre 2011

Psychanalyse et commodités

Ainsi que le posait le stoïcien débonnaire du Livre de la Jungle, "Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux" (Baloo, The Jungle Book, Walt Disney, 1967). Une théorie dont le caractère joyeux éclipse hélas les nombreuses lacunes !  Quid, par exemple, du distingo Hobbesien entre satisfaction et félicité : "Celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées. La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second." (Thomas Hobbes, Leviathan, 1651).

Elle n'interroge pas non plus la nature des satisfactions. Baloo développe sa thèse en insistant majoritairement sur les plaisirs sensibles (et gratuit, ce qui le rapproche d'un Diogène de Sinope) : eau fraiche, rayons de miel et de soleil, et bien entendu les gros cailloux avec des fourmis dessous. Mais on pourrait également distinguer les plaisirs intellectuels, et, dans le cas de ce strip, les satisfactions psychologiques dont les racines plongent dans la constitution même de l'identité. Que j'aime les sushis ou Ken Follett ne concerne que de manière lointaine mon identité (et encore, on pourrait largement pinailler), mais éprouver un sentiment de joie à briser un tabou ou m'affranchir une règle... 

Du coup, je me demande si je dois me réjouir de me réjouir. Ô, mise en perspective, tu auras ma peau.

 

1 commentaire:

Nelson a dit…

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